Saracens: un modèle à suivre pour les clubs de rugby Français

Il y a 2 ans, j’étais passé au centre d’entrainement de Saracens avec ma fille de 10 ans chercher un maillot, qui avait été signé par toute l’équipe pour les 40 ans d’une de mes amies. C’était ma première visite à St Albans et je m’étais garer par érreur dans le parking privé – VIP – et j’avais pris la dernière place qui restait et qui était réservé aux entraineurs. En sortant de ma voiture, je suis tombée nez à nez avec les entraineurs, Alex Sanderson et Paul Gustard (ce dernier fait maintenant partie du staff de l’équipe nationale de Rugby d’Angleterre ) qui cherchait une place pour se garer et je me suis dit, “zut, j’ai commis un faux pas ici”. Mais au contraire, j’ai eu droit à un acceuil chaleureux, car ils m’ont reconnu et m’ont embrassé ainsi que ma fille. Je dois dire qu’il n’y pas beaucoup de supporters Français qui soutiennent Saracens. A noter, néanmoins que je ne les avait rencontrer qu’une seule fois, précedemment dans mon role en tant que bénévole au comité des supporters de Saracens, sur la partie des réseaux sociaux, relations avec les médias et événementiels. Cet exemple démontre une des valeurs fortes de Saracens qui est “humilité” et qu’on retrouve souvent après le jeu à Allianz Park car les interactions entre les fans et les joueurs  sont excellentes et parfois certains joueurs après le match vont boire une bière au bus de Wolfpack, avec les supporters dans la partie ouest d’Allianz Park. Cette semaine, j’ai lu un article dans “ l’Equipe”que Bernard Laporte et Serge Simon, VP de la Fédération, à l’encontre de Novès, ont décidé que l’équipe de France de Rugby sera désormais plus ouverte envers son public, leurs partenaires et les médias. Serge Simon va annoncer des mesures prises sous peu.

https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Pas-le-choix-les-bleus-vont-s-ouvrir/842693

Alors, bravo Bernard Laporte et Serge Simon! Je pense que c’est une très bonne décision prise, car si la fédération Française veut accroître la popularité du rugby en France et donner envie aux jeunes d’y jouer, il faut que les joueurs soient plus humbles et plus ouverts, avec leur public, leurs partenaires et les médias.

Pour un sujet sur lequel je voulais écrire, j’avais approché en Septembre un joueur Français sur les gradins de Twickenham qui joue en Angleterre et qui m’avait rétorqué, lors de ma demande pour une interview: “Si tu veux me parler, contacte mon agent”. J’avais été très surprise par cette attitude, car dans mon ancien role médiatique au sein de l’association des supporters de Saracens, j’avais pu arranger des interviews très facilement avec des joueurs, tels que Jamie George, Richard Barrington, Max Malins etc.

Mais revenons à Saracens….en 2009, dans un café à St Albans, Mark McCall, Steve Borthwick, Brendan Venter et Ed Griffiths s’étaient  penché ensemble  sur cette question primordiale , concernant le club.

“Quelles sont les valeurs auxquelles Saracens peut être associer? Leur objectif était de fonder un environment ou ils “prendraient soin” des joueurs et de leurs familles, car en moyenne, les joueurs restaient 2 ans et ils voulaient arrêter cet exodus. Ils on en trouvé quatre: work rate, humility, honesty, et discipline “and the rest is history”, comme disent comme nos amis Brittaniques. Huit ans plus tard, cette culture est bien présente non seulement à St Albans, ou ils s’entrainent mais aussi à Allianz Park dans leurs vestiaires et à travers le stade.

Les joueurs se plaisent à Saracens et la difficulté est lorsque le club doit se séparer de joueurs, car la plus grande majorité veulent rester jouer pour le club. En effet, l’atmosphère est très conviviale et les amitiés entre joueurs très profondes. Les joueurs comme Owen Farrell, Billy et Mako Vunipola et hier Alex Lozowski ont d’ailleurs signé de long contrats avec Saracens.

Quand l’équipe s’entraine, élément majeur, toute l’équipe senior et de l’académie s’entraine ensemble. Il n’y a pas de hierachie comme dans d’autres clubs et cela crée des liens très forts. Un autre élément de la solidité et de la fraternité de Saracens, c’est qu’environ tous les trois où quatres mois, ils font des excursions a l’étranger (sans leurs petite amies ou leurs femmes –  on les appellent ces dernières: WAG – acronyme signifiant wife and girlfriend). Leur derniere excursion s’est déroulée à Bermuda. Naturellement, ce qui se passe pendant “ces tours” et lors de ces soirées bien arrosées, ils gardent cela entre eux. Quand les joueurs seront septuagenaires, ils se rappelleront de ces temps magiques, en tant que joueurs à Saracens. Mark McCall appelle cela: “making memories” –“faire des souvenirs pour la vie”. Nick Tompkins, interviewevé dans le magazine “Rugby World”, dans le magzine du mois dernier a mentioné les liens tissés entre tous les joueurs qui sont très forts et ils considèrent jouer avec leurs copains, plutôt que leurs co-équipiers. Il est très fréquent qu’ils se rencontrent après l’entrainement et pendant leurs journées de repos, ou ils se retrouvent pour jouer au golf …bien sûr (sport favori des joueurs de rugby pour se détendre).

Au club, Il y a 43 joueurs avec 43 personalitées différentes et chacun apporte un plus dans l’équipe. Une fois par mois environ, ils recoivent la visite de sportifs de haut niveau, tels que les triathlètes, les frères “Brownlee” et parfois des ecrivains comme“Matthew Syed” qui est bien connu dans le monde sportif, pour ces livres portant sur la psychologie du sport et du business.

Saracens est tres porté sur la famille également et lorsque David Strettle est arrivé à Saracens en 2010, ce dernier avait été surpris car il y avait déja une crêche pour les enfants des joueurs à leur camp d’entrainement à St Albans. Les joueurs travaillent durs et s’entrainent intensivement , environ 13 heures par semaine, et  le reste du temps, ils étudient, jouent au football, golf, où dirigent leurs entreprises, tout comme Chris Wyles et l’ancien capitaine, Alistair Hargreaves qui ont créé une marque de bière, nommé “Wolfpack” et leur capitaine, Brad Barritt qui a co-fondé, une franchise de café “Tikki Tonga”, où alors, ils font des enfants (heureusement, que Saracens a  une crêche 😉 car l’équipe de Saracens est très féconde.

Saracens, ce petit club du nord de Londres a mis en place une formule qui marche, car depuis 2011, ils ont gagnés deux coupes dans le premiership et a deux reprises, la coupe Européenne en 2016 et 2017.

Et pourquoi pas une troisième fois en 2018?

Rugbystiquement,

Véronique

@veroniquelandew

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